FO Métaux : Entretien disciplinaire - Quand le silence devient un droit


02/07/2025

Par deux décisions récentes (Conseils d'Etat, 18 juin 2025, n°502832 et Cour de cassation, 20 juin 2025, n°25-11.250), les plus hautes juridictions ont saisi le Conseil constitutionnel d'une question importante : le Code du travail ne prévoit pas explicitement que le salarié soit informé de son droit de se taire lors de l'entretien préalable à sanction. Est-ce conforme à la constitution ?

Ce que dit le Code du travail aujourd'hui 

Quand un employeur engage une procédure disciplinaire, il doit convoquer le salarié à un entretien préalable, en lui précisant le motif envisagé. Mais rien n'oblige à l'informer qu'il peut choisir de ne pas répondre aux questions posées pendant cet entretien.

La position des juges :

Le conseil d'Etat et la Cour de cassation estiment que ce silence pourrait violerun principe fondamental inscrit dans l'article 9 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : le droit de ne pas s'auto-incriminer. Le conseil constitutionnel avait déjà reconnu en 2023 que ce droit s'applique aussi aux sanctions disciplinaires, même hors du champs pénal.

Ce qui pourrait changer :

Le conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans les trois mois. Si le Code du travail est déclaré contraire à la constitution, alors :

  • L'employeur devra obligatoirement informer le salarié, dès la convocation,de son droit de garder le silence.
  • Les garanties accordées au salari dans la procédure disciplinaire pourraient être renforcées.

​La position de FO Métallurgie

FO défend toujours les droits fondamentaux des salariés. La procédure disciplinaire ne doit pas être une sanction à sens unique. Le salarié doit pouvoir préparer sa défense en toute transparence, avec tous ses droits clairement expliqués dès le début. Nous veillerons à ce que cette décision ne reste pas lettre morte et qu'elle se traduise par une vraie réforme protectrice pour les salariés.

En résumé :

Si le droit de se taire est reconnu comme constitutionnel, ce sera une grande avancée pour la protection des salariés en entreprise.