Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour une consultation sur l’avenir industriel du site de Douvrin et les conséquences qui en découlent.
Pour FO Stellantis, cela touche à une partie de notre histoire : c’est la perte progressive de notre savoir-faire dans la construction mécanique des groupes moto-propulseurs, savoir-faire qui faisait la force de notre groupe.
La Française de Mécanique restera, quoi qu’il advienne, une formidable histoire humaine, de la fonderie d’hier aux productions d’aujourd’hui.
Pour les salariés de la « Française de Mécanique », il demeure une immense fierté.
Beaucoup d’entre eux ont pris la relève de leurs frères, de leurs pères, de leurs mères, qui ont façonné les heures glorieuses de cette belle usine.
Des générations entières y ont trouvé leur métier et leur dignité.
Beaucoup de lettres sont gravées à jamais dans le cœur des salariés : les moteurs X, PRV, TU, EP, DV, EB… Tous ont porté la vie de milliers de familles pendant des décennies et nourri cette fierté d’appartenir à la grande aventure industrielle de l’héxagone.
Intellectuellement, nous comprenons la volonté des pouvoirs publics de réduire les émissions.
C’est une motivation légitime et un objectif impératif. Mais il ne peut s’entendre sans prendre en compte les conséquences sociales et les bouleversements humains que cela entraîne sur les familles.
En 2020, l’annonce de la création de l’usine ACC a suscité de l’espoir : celui de prolonger l’emploi dans d’autres activités, ouvertes vers les nouveaux métiers de l’automobile de demain. C’est une opportunité que nous reconnaissons, car elle a permis d’envisager une forme de protection de l’emploi. Mais nous devons aussi souligner que cette passerelle professionnelle reste fragile, parfois trop étroite, et qu’elle demeure inaccessible pour une partie de nos collègues.
FO Stellantis a toujours été et restera un syndicat pour l’emploi et pour la protection des salariés. Chaque fin d’activité d’un site, même portée par des intentions que l’on peut qualifier de « vertueuses », n’efface pas l’échec qu’elle représente sur le plan humain et social.
Pour toutes ces raisons, FO rendra aujourd’hui un avis défavorable sur cette consultation et regrette cette décision.