
Près de 3 000 syndicalistes venus de toute l’Europe se sont retrouvés le 5 février à Bruxelles à l’appel d’IndustriALL European Trade Union. Parmi eux, une délégation FO où les métallos étaient présents en force, à la tête de laquelle se trouvait le secrétaire général de la Confédération FO Frédéric Souillot.
Investir massivement ou accepter la désindustrialisation, telle est le choix auquel fait face l’Europe et, c’est pour faire pencher la balance en faveur de l’industrie, que la Fédération syndicale internationale lndustriALL European Trade Union a organisé le 5 février une manifestation. Parmi les 3 000 personnes réunis sur la place Jean Rey se trouvaient notamment les secrétaires fédéraux Paul Ribeiro, Edwin Liard et Olivier Lefebvre, ainsi qu’une bonne cinquantaine de militants FO de Lear, Stellantis, Airbus, Tata Steel, ArcelorMittal, Tata Steel, Quiétalis, Dillinger, Renault… Sans oublier des représentants des fédérations FO de la Chimie et des Mines, avec l’aide de l’UD du Nord.
L’objectif : interpeller la Commission européenne sur la crise industrielle qui traverse l’Europe, mais également dénoncer l’absence de vision industrielle forte au sein de l’exécutif européen. Les syndicats ont insisté sur les fermetures d’usines et les suppressions d’emplois qui touchent tous les pays du continent, l’augmentation des coûts de production liée aux prix de l’énergie, la dépendance aux importations de matières premières, la dégradation des conditions de travail, et la concurrence déloyale avec l’acier bon marché venant de Chine. « Nous étions là pour revendiquer des investissements dans le secteur et un plan de réindustrialisation clair, capable de maintenir des emplois de qualité tout en respectant les enjeux de transition et rendant l’énergie accessible », résume Paul Ribeiro.
« C’est aujourd’hui qu’il faut agir, anticiper, discuter et négocier »
Tandis qu’une délégation était reçue par les commissaires européens en charge de la stratégie industrielle et des droits sociaux, Stéphane Séjourné et Roxana Mînzatu, plusieurs leaders syndicaux sont montés à la tribune pour s’exprimer. Parmi eux, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, dont le message était clair : « Parler de l’avenir de l’industrie, c’est déjà parler de son présent, car c’est aujourd’hui qu’il faut agir, anticiper, discuter et négocier non seulement pour préserver nos fleurons industriels mais aussi pour en faire émerger de nouveaux, avec les emplois de qualité qui doivent les accompagner, face aux transitions verte et numérique, mais aussi face à la recherche croissante d’autonomie et de souveraineté industrielle, tant nationale qu’européenne ! » Dénonçant les politiques d’austérité qui ne pourront que compromettre les efforts de réindustrialisation, il a appelé à des investissements nationaux conséquents. Pour y parvenir, il a pointé la nécessité de mieux affecter les aides publiques et surtout de les conditionner à la création et au maintien d’emplois sur le territoire national. « Tout cela ne pourra se faire qu’en redoublant d’efforts contre le dumping social, salarial, fiscal et environnemental en Europe qui ne cesse d’opposer les travailleurs les uns aux autres », a-t-il conclu, soulignant que le combat serait vain sans une stratégie ayant pour centre le dialogue social.
« Maintenir notre souveraineté industrielle et sociale »
Concrètement, IndustriALL European Trade Union et ses membres ont porté un message similaire aux commissaires européens, demandent un moratoire sur la fermeture des outils de production performants, un plan qui rende l’énergie accessible à un prix compétitif pour les industries, ou encore des investissements massifs dans les infrastructures. La mise en place d’un plan de soutien à la recherche et au développement ainsi que la liberté de négocier des augmentations collectives de salaire sont d’autres revendications. « Pour la première fois depuis longtemps, les retours sont positifs et semblent indiquer que nous allons dans le bon sens, se réjouit prudemment Paul Ribeiro. Néanmoins, nous attendons des actes rapides, en particulier sur la protection de nos frontières. Les industriels et les salariés sont fatigués d’attendre. Chaque jour d’inaction est autant de perdu pour le maintien de notre souveraineté industrielle et sociale. »
Les commissaires européens ont également annoncé la création prochaine d’un fonds à la réindustrialisation, dont les détails ne sont pas encore connus. Les discussions autour de ce fonds et de ses mécanismes devraient commencer à la fin février. Nul doute que d’ici là, les métallos resteront attentifs et mobilisés.
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