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Pour FO, l'annonce de la décision du Conseil d'Administration d'accepter la démission de Carlos TAVARES de son mandat de CEO, qui devait s'achever mi-janvier 2026 alors qu'il avait jadis souhaité le renouveler pour 5 années supplémentaires, n'est pas vraiment une surprise.



Notre CEO faisait de plus en plus cavalier seul après nous avoir fait claquer en 2022 la porte de l'ACEA (Association des constructeurs Européens Automobile), ses propos notamment en faveur du Tout BEV devançant même de 5 ans le diktat de Bruxelles, avaient été plus ou moins recadrés par le Président.

Plus inquiétant, sans attendre 2030, on pouvait dire dès juillet dernier au vu des résultats du S1 que les objectifs 2024 de DARE FORWARD avaient du plomb dans l'aile :

1.CA : 200 milliards d’euro pour 85 réalisés sur 6 mois.
2.Free-Cash-Flow > 6 milliards d’euro pour - 392 millions d’euro sur 6 mois.
3.AOI > 10 % pour 9,95 % sur 6 mois.


Même Shares To Win 2024 est loin d'avoir répondu aux espoirs de souscription de la part des salariés, sauf il est vrai des Français qui ont raflé plus de 50 % de celle-ci, laissant le reste aux 17 autres pays participants.

Le seul objectif 2024 qui sera tenu, et ce largement, est un ratio « dividendes + rachat d’actions » / « valorisation boursière » supérieur à 11 %. À cet égard, on peut dire que les quelque 6 milliards d’euro de rachats/annulations d'actions sont de l'argent parti en fumée puisque le cours de l'action n'a cessé de baisser au lieu de mécaniquement remonter et que cet argent va nous manquer pour sereinement faire face au pénalités CAFE qui nous attendent.

C'est ainsi que le Groupe avait dû sérieusement réviser ses objectifs à la baisse pour l'exercice et annoncer le 30 septembre dernier le profit warning suivant :



Ventes en berne, et même effondrement chez Maserati, Pricing Power en chute, LEAPMOTOR à la peine, aujourd'hui, on peut dire qu'aucun des objectifs de DARE FORWARD ne peut décemment être imaginé atteignable.

Le 18 décembre 2019, le Groupe avait déclaré que « la nouvelle entité deviendrait le quatrième constructeur automobile mondial en volumes ... avec des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules … » Sauf à avoir bourré le réseau sur le T4 de cette année, on n'en sera même pas à 6 millions sur l'exercice complet et ce après avoir caressé l'espoir lors de la Fusion de tutoyer un jour les 10 millions d'unités.

Autant d'emplois détruits ! C'est pour FO l'effondrement d'une assise industrielle qui a fragilisé notre chance de rester parmi les « Cinq qui resteront d'ici à dix ans » sans une nouvelle Fusion.

En tout état de cause, notre ex-patron faisait trop porter le poids de celle-ci sur les salariés et FO estime que les mauvais résultats en sont la conséquence.

Le sentiment est qu'il faut tout reconstruire et à cet égard notre Président qui va assurer l'intérim peut compter sur FO pour appuyer les bonnes décisions, celles qui clairement donnent des résultats ailleurs et non celles qui nous ont enlevé  tant de parts de marché.

Pour un avenir collectif et serein, FO appelle à un dialogue social renforcé, une feuille de route claire et un engagement ferme envers la sauvegarde des emplois en France.

La stabilité managériale est essentielle pour que les salariés retrouvent la confiance et continuent à contribuer efficacement au succès du groupe.